Le Syndicat Mixte du SCoT poursuit ses reflexions sur la résilience en questionnant la capacité de résilience de l’écosystème économique local.

Le 27 mars 2024, une cinquantaine d’acteurs, dont plusieurs chefs d’entreprises des filières de l’économie productive ainsi que des élus, ont échangé sur les principes d’une économie résiliente et soutenable à l’échelle du territoire du Pays Basque & Seignanx, avec pour objectifs d’ :
- Explorer de manière prospective et collective les enjeux de la résilience et de la transition dans différents secteurs économiques
- Identifier les premières pistes d’action pour répondre à ces enjeux et activer les synergies locales

Résilience economique, de quoi parle-t-on exactement ?
La résilience économique est la manière dont l’écosystème économique est capable de surmonter les crises économiques, qu'elles soient conjoncturelles ou structurelles, endogènes ou exogènes (choc financier, rupture d’approvisionnement, épuisement du marché, tarissement des emplois, conflit géopolitique, etc.).
Entre juillet 2023 et mai 2024, UTOPIES© et la CCI ont mené, pour le compte du Syndicat et dans le cadre d’une maitrise d’ouvrage partagée avec la CAPB et la Communauté de communes du Seignanx, une étude pour mieux comprendre les vulnérabilités et les atouts de notre système économique et à identifier des axes d’interventions pour le rendre plus résilient.
Ce travail a mis en lumière la vulnérabilité du modèle économique actuel du fait, notamment, d’un système focalisé par la captation de richesse ou la dépendance au marché global.
Pour atténuer les risques, les objectifs clés pour le système économique du Pays Basque et du Seignanx sont alors de réinvestir le circuit économique local en réduisant l'évasion de la demande locale et en substituant les importations à risque par la production locale.
Pour cela, il est indispensable de diversifier et de densifier l’économie c’est-à-dire s’appuyer sur l’offre et la demande locale, développer les échanges et les synergies locales, donner une nouvelle chance aux territoires impactés par la désindustrialisation et la mono-activité, l’efficience énergétique, l’économie circulaire, les ressources humaines et sociales ou encore l’autonomie alimentaire.
Les ateliers prospectifs ont permis de mettre la focale sur 4 filières importantes pour le territoire, à savoir :
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l’agri-agroalimentaire,
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le BTP,
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l’aéronautique-métallurgie-machine équipement,
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les produits de santé.
Ils avaient pour objectifs d’identifier les chocs potentiels (réglementaires, approvisionnement, demande, RH, technologiques) les plus significatifs pour chaque filière et les synergies à activer (compétences, équipements, échanges économiques) pour y faire face.
Un second temps a permis de travailler sur les leviers pour une stratégie foncière, la valorisation des ressources locales, et la transition vers des modèles économiques soutenables et résilients.
Que retenir des échanges et des conclusions de l’études ?
Les échanges de cette journée ont permis de contribuer à l’étude sur l’écosystème économique.
- Placer la sobriété au cœur des choix d’aménagement
La sobriété en particulier foncière a été pointée comme un enjeu essentiel tant dans la mise à disposition d’enveloppe foncière dédié à l’économie (notamment dans les tissus existants), que dans la localisation de celle-ci et l’implantation prioritaires des activités pour la diversification et la transition.
- Programmer des espaces économiques propices aux synergies et à l’innovation
Il s’agirait de favoriser la proximité entre activités/entreprises présentant un fort potentiel de synergies, de privilégier le développement de bâtiments et d’infrastructures modulaires, flexibles et réversibles afin de répondre à la diversité et à l’évolution des besoins, d’accompagner la décarbonation et la circularité de la logistique urbaine et de prévoir l’installation de services partagés entre entreprises (restauration, sport, etc.).
- Accélérer la transition circulaire et bas carbone des sites économiques
Cette transition ne peut être engagée qu’avec les acteurs économiques du territoire. Elle nécessite une approche collaborative interentreprise et un investissement dans les équipements et les infrastructures bas-carbone ou décarbonées.
- Préserver et valoriser les biens communs du territoire (énergies, bioressources, matériaux, eau…)
Ce principe implique de renforcer encore les objectifs visant la transition énergétique, l’autonomie alimentaire, le développement de la bioéconomie ou encore le renforcement de la circularité des produits et des matières.


